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LAON (Cour d’assises). Le verdict était attendu hier soir dans l’affaire de la tentative de viol à Chauny d’avril 2010. L’affaire sera finalement rejugée dans l’attente d’expertise de la voix de l’agresseur.
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Dix minutes de terreur. Les jurés de la cour d’assises ont entendu mardi soir, un peu avant 22 heures, un document bouleversant. « C’est pathétique. C’est l’agression en direct. On y entend nettement la voix d’un homme qui demande est-ce que tu habites chez tes parents ? » raconte Me Vignon, avocat de la victime. C’est elle, âgée de seize ans, qui téléphone au 17, le 3 avril 2010, entre 21 h 31 et 21 h 41 à Chauny, dans un petit chemin en direction de Viry-Noureuil. Qui est celui qui tente de la violer avant que l’arrivée d’une voiture ne le fasse fuir ? Aucune expertise n’a été effectuée sur cette bande. Me Dupond-Moretti, avocat de l’accusé, Sébastien Baudemont, âgé de 28 ans, a demandé que ce manque soit comblé. La requête a été acceptée par les parties présentes. « Tout le monde s’accorde à dire que c’est important pour la vérité », souligne Isabelle Seurin, présidente de la cour d’assises.

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L’affaire sera donc rejugée. Si l’intervention des experts doit durer quatre mois, il faudra attendre l’an prochain pour que la cour d’assises se penche à nouveau sur cette affaire peu banale. Sébastien Baudemont reste en liberté, sous contrôle judiciaire, après une incarcération de seize mois.

Inévitablement, l’enregistrement de la voix de l’agresseur rappelle le calvaire d’Elodie Kulik tuée et violée en 2002 avant d’appeler les pompiers.

Des accusations et une évasion

Mais ce n’est pas la seule singularité de cette intrigue. Il y a d’abord la double vie de l’accusé, un père de famille heureux, assurant en même temps la fille d’un gendarme de sa passion pour elle. Elle est d’ailleurs persuadée qu’ils vont unir leurs destinées. Très vite, cet homme se présentant comme un pompier, a ses habitudes dans l’appartement du militaire.

Il y est apprécié, se montre agréable, passionnant, surtout quand il raconte ses interventions imaginaires de soldat du feu. Il souligne que ses activités ne lui laissent pas beaucoup de répit.

Son comportement ne manque pas, pourtant, d’intriguer le représentant de la maréchaussée. Sébastien Baudemont tente d’obtenir de lui des renseignements sur une agression sexuelle commise le 3 avril 2010.

En plus, c’est justement à cet endroit et à cette date que Sébastien Baudemont se plaint lui-même d’avoir été l’objet de sévice sexuel commis par « un homme en jean ». Le père de la demoiselle amoureuse décide aussitôt de prévenir ses collègues.En présence des enquêteurs, Sébastien Baudemont avoue sa culpabilité pour la tentative de viol. Il s’enfuit par la fenêtre, avant d’être rattrapé quelques heures plus tard.

Il précise que ses déclarations sont la conséquence de la brutalité des gendarmes. Sébastien Baudemont a tenté de mettre fin à ses jours le 17 avril 2010 par absorption de médicaments et par pendaison le lendemain au centre hospitalier de Laon. Le remords d’un coupable ou la révolte d’un innocent ?