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Maître Maxime GALLIER intervient habituellement devant les Juridictions Pénales (CRPC, Tribunal Correctionnel, Comparution immédiate, Cour d’Assises, JAP).
Panorama d’un Avocat passionné de la matière pénale.

 

Pourquoi avoir choisi d’exercer la profession d’Avocat?

Aussi surprenant que cela puisse paraître, cela n’a pas été un choix.

Je crois que la profession s’est imposée à moi au fil des années.

Jeune collégien, je me rappelle avoir été délégué de classe et m’être fait expulser d’un conseil de classe pour avoir pris la défense, sans doute avec force déjà, d’un de mes camarades. Une sanction d’exclusion définitive était envisagée pour des raisons injustes. Il a été exclu une seule journée et est devenu depuis ingénieur en chimie. L’injustice m’irrite profondément. Et puis, je crois avoir toujours eu ce sentiment profond qu’en chaque personne, même celle que tout le monde pointe d’un doigt réprobateur, il y a forcément du bon.

Egalement, j’ai toujours eu cette curiosité pour la Loi, le fonctionnement des institutions, les règles qui régissent notre société, outre une volonté de comprendre l’Humain, dans ce qu’il a de formidable, comme de sombre.

Plus tard, j’ai poursuivi mes études et j’étais en recherche de stage. J’ai eu la chance de rencontrer, tout à fait fortuitement, dans le couloir d’un Palais de Justice, un Avocat pénaliste qui m’a proposé un stage dans son cabinet. J’ignorais tout de la profession et de son talent, il m’a tout appris, et dans les moments d’audiences difficiles, j’ai toujours en tête ses conseils précieux. Je crois que j’ai compris à ce moment précis que cette profession tentait de m’amener vers elle, et depuis ce jour, je n’ai plus quitté l’idée de porter un jour la robe d’Avocat au profit d’autrui.

Désormais, j’ai mon propre cabinet, ma clientèle qui m’est fidèle et je n’ai jamais le sentiment de travailler, sauf que je ne le fais plus dans un conseil de classe, mais dans un Palais de justice…

Pourquoi choisir d’exercer en droit pénal?

Là encore, ce n’était pas un choix initial. Je n’étais pas inspiré par les séries américaines qui d’ailleurs donnent peut être trop d’illusions inexactes sur le quotidien de l’Avocat au pénal. Je pense que, là encore, c’est la matière qui m’a « choisi ». Je me rappelle avoir ouvert le Code de Procédure Pénale et je me suis dit que cela me paraissait tellement complexe mais tellement riche d’enseignement pour comprendre la machine judiciaire, que je l’ai lu. J’ai ensuite mis en application: j’ai obtenu une première annulation de procédure, puis des remises en liberté, etc… Je me suis très vite passionné pour cette matière qui mêle constamment la technique, l’art oratoire, l’affect et l’empathie.

Quels sont les avantages/inconvénients de l’Avocat au pénal?

L’avantage, c’est sans doute de découvrir en permanence. Découvrir de la technique, de nouvelles règles, de nouvelles stratégies pénales. Découvrir de l’humain dans chaque nouvelle affaire, même la pire, et être confronté sans doute à l’intimité de notre Humanité. C’est enrichissant sur tous les plans et cela force indéniablement à l’humilité.

L’Avocat au pénal doit aussi douter, analyser, rechercher, confronter. La preuve est souvent négligée. On assiste parfois à une forme de justice morale, qui n’a pas sa place dans un Palais de justice. Récemment encore, je constatais que lors d’une audience il était reproché à l’un de mes clients « d’être arrivé devant la Juridiction pénale » avant même qu’il s’explique sur les faits. C’est pour moi juger avec l’adage « il n’y a pas de fumée sans feu ». Je préfère une Justice qui juge avec le Code Pénal qu’une Justice moralisatrice.

L’Avocat au pénal doit aussi résister en permanence: il doit résister à l’évidence, aux préjugés, et les combattre avec fermeté. Il doit résister aux tentations de la facilité et constituer une plus value dans chaque procédure: à quoi servirait l’Avocat s’il se contentait de clamer ce que tout le monde sait déjà du dossier?

Et enfin, il doit résister physiquement aussi: c’est un métier dur, chronophage, éprouvant et qui peut être source d’insomnie. Il faut aussi apprendre à échouer et s’en relever, être doté d’une force de caractère qui permet d’être meilleur demain.

Pourquoi vos clients vous confient leur défense?

L’accessibilité, la pugnacité et la technicité.

Quand j’évoque un dossier, j’ai toujours tendance à dire « nous avons été relaxé », « nous avons été jugés »… Celui qui me confie son affaire devient une partie de moi et je deviens une partie de lui. C’est sans doute ce qui fonde la relation de confiance indispensable à notre profession. Je crois que je me place à la hauteur de celui que j’assiste. L’Avocat doit être le confident, mais pas l’ami. Il faut rendre simple ce qui apparaît complexe. Il faut aussi connaître son client, le rassurer, l’accompagner et qu’il sente que sa voix nous est désormais déléguée.

Je fais le choix de mener une défense ferme, mais réfléchie, structurée, crédible et toujours autant que possible en alliant la technicité du droit. Parler pour ne rien dire, pour moi, ce serait le comble de l’Avocat. Il faut manier les mots et qu’ils deviennent, avec le support du Droit,une arme de conviction imparable.

Et puis, je n’objecte pas comme dans les séries américaines, mais je suis réactif et parfois avec force si nécessaire. Cette présence à l’audience de l’Avocat est indispensable et primordiale. Il faut aussi être le rempart entre la mécanique judiciaire qui peut être douloureuse et le client. L’histoire nous apprend qu’une justice qui se trompe, ce n’est pas impossible.

Votre meilleur souvenir?

Ma première plaidoirie devant la Cour d’Assises.

C’est paradoxal, tant l’angoisse était présente. Mon Maître spirituel m’avait prévenu: « c’est comme un avion sur le tarmac, qui tente de décoller; parfois c’est long, mais si ça s’envole, on le ressent ». C’était aussi agréable et effrayant qu’addictif. La plaidoirie procure une sensation unique.

Votre pire souvenir?

La première fois où j’ai assisté à un mandat de dépôt.

Et demain?

S’adapter et évoluer, avec la nouvelle jJustice du 21 e siècle, devenir un Avocat « High-Tech ».